NToxicité rénale des immunothérapies : résultats préliminaires de l’étude ImmuNoTox - 17/09/18

Doi : 10.1016/j.nephro.2018.07.004 
M. Espi 1, , C. Teuma 1, G. Basse 1, M. Nouvier 1, D. Maillet 2, P.J. Souquet 3, S. Dalle 4, D. Fouque 1
1 Service de néphrologie, centre hospitalier Lyon Sud 
2 Service d’oncologie médicale, centre hospitalier Lyon Sud 
3 Service de pneumologie, centre hospitalier Lyon Sud 
4 Service de dermatologie, centre hospitalier Lyon Sud 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les immunothérapies (anti-PD-1 et anti-CTLA4) améliorent le pronostic des patients traités pour un mélanome métastatique (MM) ou un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) en stimulant la réponse immunitaire anti-tumorale. Parmi leurs effets secondaires, la toxicité rénale est rare mais son incidence exacte est encore inconnue.

Patients/Matériels et méthodes

L’étude ImmuNoTox, observationnelle monocentrique a inclus d’août 2014 à juillet 2017 190 patients, 117 traités pour un MM et 73 pour un CBNPC métastatique. Quatre-vingt-seize pour cent des patients (n=183) recevaient un anti-PD1 (139 Nivolumab [73 %], 44 Pembrolizumab [23 %]) et 7 Ipilimumab, anti-CTLA4. Les créatininémies avant et pendant la durée du traitement, ainsi que les comédications étaient recueillies. Les patients ont été classés en 2 groupes IRA+ et IRA− selon s’ils présentaient ou non une insuffisance rénale aiguë, définie selon la classification NCI-CTCAE : augmentation de la créatininémie d’au moins 1,5 fois sa valeur de base. Sa sévérité était classée en trois groupes selon le pourcentage d’augmentation par rapport à la valeur pré thérapeutique. Les anomalies du sédiment urinaire ont été recueillies.

Observation/Résultats

La durée moyenne de traitement était de 7 mois (2–42). Au total, 7,2 % (n=14) ont présenté une IRA : 10 sous Nivolumab, 4 sous Pembrolizumab. Aucun des 7 patients sous Ipilimumab n’a présenté d’IRA. Il s’agissait d’IRA de sévérité moyenne : 42 % (n=6) grade 1, 29 % (n=4) grade 2 et 29 % (n=4) grade 3 sans aucun recours à une épuration extra-rénale. Le délai moyen de survenue était de 135jours (13–510). Soixante-douze pour cent des patients IRA+ présentaient d’autres effets secondaires de l’immunothérapie. L’incidence de l’IRA sous Nivolumab était de 5,8 % (8/139) et 14 % sous Pembrolizumab (6/43). Cinq patients IRA+ ont bénéficié d’une ponction biopsie rénale, montrant une Néphrite interstitielle aiguë (NIA) d’origine immunoallergique. Quatre-vingt-trois pour cent d’entre eux étaient traités par un autre médicament potentiellement inducteur de NIA (IPP chez 3/5, AINS chez 2/5, Fluindione chez 1/5).

Discussion

Il s’agit à ce jour de la plus grande cohorte étudiant l’incidence de l’IRA sous immunothérapie. Le mécanisme principal de toxicité semble lié à l’hyperactivation lymphocytaire avec une atteinte principalement immunoallergique.

Conclusion

La poursuite de la description de la toxicité rénale des immunothérapies paraît indispensable pour permettre une prise en charge adaptée et précoce.

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Vol 14 - N° 5

P. 248 - septembre 2018 Retour au numéro
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